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Défile, toi !

Publié le par L'ours

Ah ! Les hypocrites. Ils rebondissent mieux qu'une tête coupée. (C'est un peu violent comme image ? Mais non, chochottes !) Appel à l'unité nationale ! On peut pas faire autrement, hein, faut bien qu'on parle un peu de nous, faut occuper le terrain médiatique. Etre là tout le temps et partout. Et puis c'est chouette. On va l'appeler marche républicaine, c'est beau ça ! Ça va faire plaisir au bon peuple. Allez, c'est vendu. Et puis on nous reprocherait de n'avoir pas fait cause commune avec le respect dû aux morts, enfin aux victimes du terrorisme. Allez, réunissons, ratissons. Partis politiques, syndicats, associations à motivation politique ou sociale. Et surtout, faisons-le savoir. Causons, causons, nous, dont certains doutent que nous ayons une cause.

Unité nationale ! Ah, ça claque ! Brillant. Ça nous a un petit côté gaullien ou gaulliste, le regroupement familial dans la détresse étendu à tout un peuple. Vraiment très classe. La Nation retrouvée. Ah merde ! A propos de nation, et qu'est-ce qu'on va faire du Front national. Inviter, pas inviter ?

On a dit républicaine, la marche. Pas inviter.

Avec tout ce que Cabu lui a mis dans la poire, la gretchen réclame tout de même d'être sur la photo. Dans le cortège, estampillé unité nationale. « Non » disent les "rose concon" droits comme le i du mot république, « si », pérore Wauquiez, encore un qui adôôôôrait Charlie, si on dit unité, peu importe la voisine. Gageons qu'il est même prêt à écraser une larme sur la joue de Nathalie Kosciusko-Morizet et lui cloquer une petite bise amicale en l'entourant de ses grands bras réconfortants.

Bayrou, qui attend que le grand muphti de 2022 lui propose un poste de premier ministre tente un timide « Si elle n'est pas invitée, je ne défilerai pas non plus » « Mauvaise idée d'exclure qui que ce soit, l'unité nationale, pour exister, doit se donner comme règle qu'on n'exclut personne ». Eh oui, ma poule au Pau, le bon sens près de chez soi, c'est aussi enfoncer les portes, et c'est encore plus aisé lorsqu'elles sont ouvertes.

Charlie vous a conchiés à longueur de colonnes, et vous voilà, presque larmoyants sur la dépouille fumante à guetter je ne sais quel héritage comme de méchants cousins éloignés.

Pauvrets. Les Français les ont devancés, par millions. Spontanément. Sans mots d'ordre, sans bannières, sans drapeaux. Sans organisation. Dans un bordel maîtrisé, à l'image de ceux qui sont morts.

Votre marche républicaine ressemble à un train qui arrive à l'heure, je rêve qu'aucun média ne la relate, ni ne la filme. Un train qui arrive à l'heure peuplé de gens qui ont un train de retard.

Comm' prévisible, comme vous êtes prévisibles.

Défile, toi !

Merci à Marc Large et Rodolphe Urbs de Sud-Ouest, dessinateurs de grand talent.

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