Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Grande lassitude sous nos latitudes

Publié le par L'ours

On se lasse. Au bout d'un moment on se lasse. Culs bénits, il va falloir arrêter de vous sentir offusqués pour un oui et pour un non. On vous supporte, on vous supporte, et au bout d'un moment, on se lasse.

Raël m'emmerde, les Témoins de Jéhovah m'emmerdent. Les adeptes de l'église de pseudo scientologie (étymologiquement pensée de la science, autrement appelée par les vrais savants épistémologie) m'emmerdent ; et avec tous ces gugusses, les croyants en un quelconque grand manitou qui dit tout, qui ne dit rien.

Vous avez au fil des siècles forgé des lois qui ne concernent que vous. Merci bien, ici nous avons les nôtres, elles nous suffisent amplement, surnuméraires qu'elles sont. Vos lois reposent sur des livres qui grâce à notre bienveillance et notre tolérance n'ont pas été interdits, censurés brûlés, contrairement à nombre d'hommes de science et de savoir humain qui périrent assassinés, torturés et brûlés sur des bûchers que vous-même avez allumés. L'Histoire en regorge.

Au fil des siècles, vous n'avez eu cesse d'égorger, de pendre, d'empaler ceux qui ne pensaient pas comme vous. Les uns comme les autres, vous n'avez jamais eu cesse de discriminer une partie des vôtres, même, les femmes par exemple.

Nous supportons vos prosternations qui abaissent l'homme au rang d'objet au regard d'une invisible et d'une intangible puissance impotente, une impuissance autrement dit. Nous tolérons vos simagrées, vos lubies, en ce sens que nous vous laissons libres d'y souscrire, libres de croire à vos fadaises, libres de psalmodier des versets de soumission, libres d'imposer des interdits à ceux de vos communautés. Nous vous supportons et lorsque nous vous trouvons archaïques, ridicules et pitoyables, nous nous contentons de ne pas participer à vos rites et détournons le regard. C'est lorsque vous franchissez les frontières de votre culte, que vous commencez à envahir l'espace public que nous donnons de la voix. C'est là le rôle du journal satirique, un signal d'alarme, et qui ne réagit pas qu'à la menace de l'exagération religieuse, mais aussi politique, philosophique, sociale.

Aujourd'hui, la coupe est pleine. Vous arguez du blasphème. Pour quelle raison, les animaux que nous sommes, nous les incroyants, les croyants en autre chose, éventuellement, devrions-nous respecter des lois qui ne concernent que vous ? Estimez-vous que vos prétendues lois divines, le rédacteur desdites lois n'ayant jamais été formellement identifié, sont par essence supérieures à nos malheureuses lois locales ? Jamais un athée ne pourra blasphémer le chrétien, le musulman, le juif ou le cochon d'Inde, n'étant par nature, ni chrétien, ni musulman, ni juif, ni même cochon d'Inde. L'athée vous est étranger. Il vous regarde, vous observe et ne vous comprend pas. Que ne faites-vous comme lui ?

Vous tuez, vous incendiez, vous massacrez ! Pourquoi ?

« Il a critiqué notre prophèèèèèèèète. C'est notre prophèèèèèèèète... » Grand bien vous fasse, ce n'est pas le nôtre. A vous de ne pas le blasphémer. Et encore, critiqué est abusif. Dessiné. Représenté. A vous de ne pas le dessiner. Nous sommes d'une culture de la représentation. Dans les livres, dans les fables, au théâtre, si cela ne vous plaît pas prenez-vous en aux Grecs antiques, le Deus ex machina existait avant même que Mahomet ne soit l'ébauche du commencement de l'ovaire et du spermatozoïde dont il est issu. Ah oui ! Vous n'y songez jamais, mais le prophète c'est du bon vieux jus de couilles comme vous et moi. N'est pas Jésus qui veut.

Oh là ! Garde ta fatwa dans ton bénouze, et offusque-toi pour les choses réellement graves. Je n'enferme pas les femmes derrière des grillages, je ne prostitue pas de jeunes filles mineures, je n'ampute pas les voleurs d'une main ni ne lapide les femmes infidèles. Les enfants instruits me rassurent. Je ne me réfugie pas dans les villages innocents quand bombarde l'ennemi pour en faire des boucliers humains. Je ne rançonne pas les populations. Je ne donne pas le fouet à qui me contredit, je n'ai encore coupé aucune tête qui ne me revenait pas. Je ne mutile pas le sexe des enfants. Je ne prends pas le prétexte du nègre pour zigouiller le juif. Les cloches m'assomment, je prends patience. Le muezzin me scie les nerfs, je me bouche les oreilles ou je mets la musique plus fort.

Le journal te gène, fais comme moi mon frère, ferme les yeux ou détourne le regard. Tu n'es pas contraint de le lire. Il n'est ni ne sera jamais sacrilège de l'ignorer.

Commenter cet article