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Réponse à Mathématiques Souterraines

Publié le par François


Bien sûr que je me souviens.
On n'y croit plus, tu dis.
On a beaucoup de mal à « croire », voilà le fin mot de cette crise de civilisation en ce début de siècle.
La croyance nous mène. Religion, idéologies. L'écroulement du monde soviétique, le libéralisme économique du communisme chinois, la montée en puissance de certains pays que l'on disait du tiers-monde, Chine, Inde, Brésil, ont tué l'idéologie. Le communisme n'a pas été remplacé par une autre idéologie. Et ce n'est pas l'altermondialisme qui le remplace actuellement, trop diffus, trop confus, trop multiple ou pas assez fédéré. Je ne plaide pas, disant ceci pour le marxisme ou le soviétisme. Je hais les prisons. Je hais les censeurs.
Restent les religions ou bien l'absence d'idéologie c'est-à-dire l'égoïsme. C'est sur ces deux piiiers que se reposent les pouvoirs actuels. La gauche sociale-démocrate en est là de son positionnement. Entre un héritage judéo-chrétien – le marxisme, la gauche catholique, le protestantisme – qu'elle a du mal à assumer et la mondialisation sur le mode « libéral » (ce mot me tue. C'est un piège.). Partage ou profit. Il n'y a pas d'idée, derrière ça. Des principes, tout au plus. Il n'y a pas de but à atteindre, pas d'objectif. C'est vivre au jour le jour, c'est de l'errance, c'est le choix entre la jungle et la réserve.
Le peuple a-t-il envie de construire quelque chose ? Ses élus, ses dirigeants, les représentants des différents courants politiques lui proposent-il de collaborer à la construction de quelque chose ? Considère-t-on le peuple en tant que peuple dans une entité ou en tant que la réunion de soixante et quelques millions d'individus (pour la France), en tant que tel nombre de ménages, en tant que tel nombre d'électeurs ou de clients, chiffrés en segments.
Ou le peuple attend-il qu'on règle les affaires courantes en attendant la mort, si possible avec un maximum de thunes pour la première partie et le plus tard possible pour la seconde.
Je suis content, je suis rempli d'optimisme, aujourd'hui.
Alors, on a quoi pour exprimer qu'ils sont rudes nos petits problèmes et pour espérer qu'ils désenflent ? Des ambitions politiques prêtes à tout pour conquérir le pouvoir – n'importe lequel d'ailleurs, ce qui compte c'est de gagner – des personnalités vendues comme des paquets de lessive, tout sourire face caméra, tout phrase-choc, des images pour citoyens sages. En clair, on sent bien que ce n'est pas un projet nous concernant au premier chef qui les anime. Alors qu'on devrait avoir une assemblée humble et unie.
La droite a raison dans sa stratégie. Et comme je le regrette. L'espace public, le bien commun, la mutualisation, sont autant de notions qu'il convient d'affaiblir sinon faire disparaître si elle veut conserver le pouvoir.
Les gros machins du P.S., à adopter des manières de droite dans la compétition, la lutte interne, les alliances entre courants, les porte-flingues, les seconds couteaux, les lieutenants, (quelle sémantique emploie-t-on pour désigner ces gens !) montrent à quel point ils sont prêts à abandonner les principes et les notions qu'ils devraient défendre. Leurs actes démentent leurs mots. A droite, à gauche, ce sont les mêmes, juste, ils ne travaillent pas dans la même boîte. Et je ne parle pas du béat Béarnais.
Crise de foi. On n'a personne en qui croire, pas d'icône, pas de général, pas de maréchal. Le peuple est seul. D'autres ont le pouvoir.
Le peuple est seul, face à lui-même. Et c'est pas beau à voir.
Vertige.

Porte-toi bien.


P.S. Pourquoi « Mathématiques Souterraines » ?

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M
Eh ben dis-donc! Je ne suis pas peu fière d'être à l'origine de cet article. Du coup, j'ai pondu une réponse ici; je me réjouis d'avoir ton avis! A tout bientôt
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