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Le gendre idéal

Publié le par L'ours

En son temps, Michel Drucker, dont je persiste à dire qu'il faut l'empailler au plus tôt, sans attendre que le temps ait fini son ouvrage, tant il est devenu inconcevable que la décoration du salon et particulièrement du coin télé se passe de sa présence, cet ami de tous, pèguant comme un sirop de grenadine, faisait l'admiration des belles-mères qui l'avaient promu gendre idéal.

Toutes les belles-mères ? Bien évidemment que non. Pas pour la vieille conne. Trop gentil, Michel. Respectueux, certes, poli, bien habillé, courtois, mais trop gentil. La vieille conne, je vous en ai déjà parlé, vit à Puteaux ou Levallois, n'aime que ses élus et son chien qui, tant lui que les autres, ne cherchent qu'à mordre et défigurer les villes où ils traînent leurs papattes. La vieille conne déteste les socialos, ferait volontiers griller en enfer gauchistes et anarchistes en compagnie des arabes, nègres et autres spécimens exotiques, enfin, elle méprise les autres. Sûr qu'elle ne choisirait pas le doux Michel pour gendre.

Son type serait plutôt Bertrand. Xavier Bertrand. Il a l'air d'une bonne pâte, doit savoir dire bonjour Madame, doit savoir flatter les chiens-chiens hargneux avec l'obséquiosité nécessaire et désirée, c'est pour ainsi dire son pain quotidien. Et surtout, c'est un tueur. Rien de tel qu'un faux gentil. Il a l'air bien brave, mais il a l'œil américain. L'œil de John Wayne qui vient d'apercevoir un Apache.

Il fallait voir comme il était beau entouré par ses collègues lorsqu'il eut à commenter la "victoire". Bel instant à immortaliser, on aurait dit un Arturo Ui serré de près par ses fidèles sbires, tassés les uns contre les autres pour soit donner une impression de cohésion, de masse, soit tout simplement pour entrer dans le cadre, soit, et je pense que la vérité se niche là, pour les deux raisons à la fois. Et que du beau linge dans l'environnement immédiat. Du premier choix. Sur les six qui se pressaient autour de Xavier Bertrand, une dame : Albanel, pour ajouter à la fraîcheur du sextet, et au moins trois traîtres, plus deux autres que je n'ai pas identifiés. Ah ça avait une de ces gueules ! Les charmants faciès de Besson, Bockel et Morin. Surtout au moment (à la fin de cette séquence) où Xavier Bertrand les a fait acclamer par la foule UMP en délire ! Gloire aux vestes reversibles, aux gamelles bien pleines et au gendre idéal.



Morin, hier soir, n'était pas à court de munitions, puisque, ministre de l'artillerie, il n'hésita pas une seconde à tirer sur l'ambulance Bayrou, un ancien ami, le jugeant isolé, seul et illisible politiquement. En revanche, il devait lui manquer quelque chose sous le casque. Un cerveau, peut-être. Si on veut bien lui accorder un certain pouvoir de nuisance, on a tout lieu de s'interroger sur sa compétence. Qu'arriverait-il si dans des circonstances équivalentes, à savoir une soirée électorale, une attaque militaire ou terroriste avait lieu ? Vers 22 heures 30, Pupu impec le brushing, David pour les intimes, Pujadas pour les gens sérieux fait part d'une information (d'ailleurs visiblement pas recoupée puisque démentie aujourd'hui avant d'être avérée) relevée sur le site en ligne du Point : Omar Bongo est mort. En bon journaliste, il demande au ministre de la Défense un commentaire à chaud. Manque de chance, le ministre n'est pas au courant. Le Gabon a pourtant de solides et privilégiées relations avec la France.

Omar est mort et Morin l'ignore ! Il se justifie, le ministre de la défensive. "Je cours les plateaux et mon téléphone n'est pas allumé." Impressionnant. Le silence qui suit et résonne dans nos têtes est encore du Morin. Un gouffre s'est ouvert. On a peur. Presque mal. Notre ministre de la Défense n'a pas un collaborateur, un aide de camp, un intermédiaire avec le ministère pour le prévenir du décès d'un chef d'état. Nous sommes défendus par un homme seul. Grandeur de l'armée française ! Quand cet homme travaille, il est imperméable à tout ! Surtout aux informations.

Si l'armée est la grande muette, son ministre est un grand sourdingue.

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