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C'est lundi, il fait triste, dimanche je ferai une jaunisse

Publié le par L'ours

J'ai besoin d'être réconforté. J'ai pas le choix. Si !, me dira-t-on, tu as le choix, tu as toujours le choix, du moins en la matière. Tu parles ! J'ai beau me répéter que cela n'a guère d'importance, que les choses de Paris ne seront que peu bouleversées par ce qui se passe ici, j'ai du blues dans le gris du ciel. Et comme je ne crois guère au ciel...
Hier encore, il y avait de quoi choisir. Trop même d'options. Nous avions un DVD, une DVG, une SOC, une EXG également, un FG, une ECO, une CEN, un autre EXG, un FN, un UMP, un EXD, un VEC.

Hier, il pleuvait. La gauche s'est diluée. Ça, pour faire barrage au Front national, ils étaient tous là ! Mais avant tout, il faut expliquer les sigles. Ils finissent par se faire incompréhensibles.
Côté droit, nous avions un Divers droite, version Dupont-Aignan, Debout le République, un UMP, ça tout le monde comprend, un Front National, on comprend bien aussi et un autre type d'extrême droite, qui se prend pour le Mont-Saint-Michel et se fait appeler le Roc, qui était une personnalité phare du Front national époque Menhir. Au Parti de France, on trouve fifille trop molle, ou trop pas assez à droite, je ne sais. Là aussi, grâce à sa tête de chauve au sourire carnassier sous son nom emblématique (il a un homonyme célèbre et redouté de tous les ministres de la Culture passés et à venir), on ne pouvait se méprendre.
Au Centre, un candidat du Modem qui affichait à côté de la marque de Bayrou un « UDF » qui pouvait surprendre. Modem-UDF, ça sent le centriste désolidarisé du vote à titre personnel du Béarnais en faveur de Hollande à la présidentielle. Rappelez-vous, Bayrou avait courageusement pris le parti de ne pas voter pour le président sortant.
Jusque-là, tout était simple. Simple également à comprendre la présence, d'un Front de Gauche, d'un Lutte ouvrière.
Ça se complique avec l'écologie. Nous avions une candidate du Trèfle ! Non pas de la marque de papier hygiénique, non pas de l'équipe de rugby irlandaise, mais du parti  politique pour l'écologie et l'environnement, des gens qui défendent la cause animale et l'écologie humaniste. Probablement, des gens de bonne volonté, mais dont on n'est pas bien certain qu'ils disposent des clés des portes ouvertes qu'ils enfoncent dans leur programme.
Là où on atteint des sommets d'incompréhension, c'est avec la gauche socialiste et de la majorité présidentielle, car il y avait foule. Un Europe-Ecologie-Les Verts au parachute rosissant, investit par le PS pour représenter la nouvelle majorité, et pas moins de deux socialistes, deux dissidentes exclues du PS pour cette raison, l'une, vice-présidente du conseil régional, maire-adjointe d'une grande petite ville du département, l'autre célèbre maman d'une journaliste célèbre qui ont eu toutes deux maille à partir avec DSK, élue au conseil régional, vice-présidente du conseil général.
On a beau être socialiste et majoritaire au plan national dans tous les scrutins depuis cinq ans, trois candidats affichant le même coloris dans un canton où Hollande est arrivé deuxième derrière Sarkozy et parfois troisième derrière Le Pen, il faut s'injecter une sacrée dose d'optimisme jusqu'à frôler l'inconscience, d'autant que le candidat UMP siège à l'Assemblée depuis 2002.
Diluer à ce point les espérances de votes pour sa propre formation, dans une campagne qui n'a pas eu lieu, montre bien la distance du personnel politique avec la réalité, ça relève de l'entêtement égotiste, d'un orgueil sans pareil confronté à des accords électoraux entre appareils, pour le moins peu réfléchis.
Passons aux résultats. Le deuxième tour verra s'affronter le candidat UMP au candidat FN. Le premier a récolté 32,96 % des voix, le second 20,03 %. Notons que l'addition des trois candidats de gauche se réclamant du socialisme ou de la majorité présidentielle, éliminés totalisait 33,88 %.
Que faire ? Que faire, une fois la bordée d'injures lâchée pour évacuer le trop-plein d'agacement ? Réfléchir à ce choix qui n'en est pas un. Voter pour l'UMP afin de faire barrage au FN ? J'ai déjà donné ! J'en ai presque fait une jaunisse. Voter FN, histoire de ne pas accorder un député de plus à l'UMP, risquant ainsi une cohabitation de cinq ans avec Copé ? Ah ! Je sens la bilirubine libre se répandre dans mes veines, l'ictère me guette.
Et le vote blanc qui n'est pas encore comptabilisé comme une voix à part entière ! J'ai besoin d'être réconforté.

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