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Moi moi moi

Publié le par L'ours

La chanson française nous parle sur un drôle de ton ces temps-ci.

Albin de la Simone nous raconte ce fantôme à particule qu'il est, avec talent, certes. Avec des intonations accusant la fragilité, il souchonne gentiment.

Ces temps-ci, « Je » n'est pas un autre. « Moi moi moi », l'un des titres de son dernier album met en évidence le nombrilisme ambiant.

La mode développée par les réseaux sociaux est au selfie, l'autoportrait pour parler la langue de l'autochtone. Dans l'album « Un homme », pas une chanson ne comporte le mot « je ». Comme en littérature, dans la chanson, l'heure est à l'autofiction, au réalisme égocentré.

Fauve, le groupe, pardon, le « collectif » chantre du tandem pharmaceutique biacto-prozac répandait sur les ondes, lors de sa période de promotion que leurs activités constituaient un genre d'autothérapie, d'exutoire à un malaise.

D'autres font dans le grandiloquent. L'emphase ne serait-elle le symptôme d'une immodestie dans l'air du temps ? D'une voix emportée, Dominique A veut que l'on nous rende la lumière, François and the Atlas Mountain, n'hésite pas à s'autociter lorsqu'il se transforme en François sans foi ni loi, tout comme Mokaiesh alors qu'il fait sa demande en mariage.

Si comme, je le pense, moi, personnellement, la chanson est le reflet exact de la société que nous construisons, ne nous étonnons pas de cette crise qui nous mine, il semblerait que nous manquions cruellement de collectif et de solidarité à force d'invidualisme décomplexé.
Un seul être vous manque : moi. Ah ! le mal qu'on nous fait.

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