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Rions un peu avec la confiance

Publié le par L'ours

Il faut s'attendre à un bon moment de rigolade, une bonne grosse poilade. De quelle couleur, le rire ? Jaune ? Comme ces traitres sociaux qui jadis n'adhéraient pas à la grève ? Ah ! Déjà les mots qui fâchent. Demain, le ricanement, au mieux. Demain, le rictus de douleur, peut-être bien.

Et pourquoi, devrions-nous rire ? Parce qu'aujourd'hui, à l'Assemblée, notre Premier ministre (socialiste) va poser la question de confiance aux députés. Attentifs comme vous l'êtes, vous aurez immédiatement remarqué que l'adjectif socialiste se tenait sagement entre deux parenthèses. C'est cela. C'est dans l'air du temps, n'est-ce pas ? Très descriptif, finalement. Notre gouvernement a mis le socialisme entre parenthèses.

Et que vont faire les députés ? A droite, et au centre, (donc à droite), pas de mystère, on votera non. Non, aucune confiance. Déjà, la chose est surprenante, vu que le Gouvernement mène une politique de droite, probablement, UDI et UMP considèrent que la politique dite socio-libérale de Valls et Hollande n'est pas assez à droite. Surprenante et amusante, donc.

A gauche, chez les communistes et les verts, déjà, encore et toujours archaïques, adaptez l'adverbe au courant sus-dit, on votera contre aussi, à quelques exceptions près, peut-être.

Chez les socialistes, on votera la confiance. Certes, des voix se font entendre dans les rangs PS, qualifiées de frondeuses en désaccord avec le Premier ministre qui représentait un courant plus que minoritaire au moment des primaires. Ceux-là s'abstiendront !
Vous commencez à rire franchement, là, non ?

La question est pourtant facile : « Faites-vous confiance à ma politique, à ma façon de mener les affaires, à mes projets, à ma vision ? Oui, plutôt oui, non, franchement non ? Vous êtes contents ? Pas contents ? » Comment de ma bouche frondeuse pourrais-je répondre : « non, je ne suis pas content, mais je te fais confiance, mon petit Manolo ».

A moins que la franchise s'immisce un peu, incongrue, dans le discours. « Non, je ne te fais pas confiance, je ne t'aime pas, je ne suis pas content, mais si je vote contre, je perds mon confortable petit boulot, et ça, ce serait pire que tout ». Alors, la confiance sera votée. Peut-être pas de beaucoup, mais il n'y a pas que des victoires flamboyantes. On se bidonne. Plus, ce serait trop !

Maintenant, si on écoute un peu la pays, on se rend compte que pas grand monde serait prêt à affirmer sa conviction que la politique actuelle va arranger la situation. Rappelons en un mot qu'un député n'est rien d'autre que le représentant des citoyens.
Alors, on adapte le propos. On ressort le catéchisme à la langue du même métal que la croix des cathos : « A un vote de défiance, succéderait une dissolution de l'Assemblée, de nouvelles élections, une cohabitation et le spectre effrayant de se retrouver avec une Le Pen comme Premier ministre ». Eh oui, c'est bien ça le problème. On ne rit plus ?

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