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La femme se doit d'être vertueuse nom de dieu !

Publié le par L'ours

Je visionnais tantôt la vidéo d'un imam tout de blanc vêtu qui s'exprimait à propos des femmes. Ce gentil garçon disait que "les femmes vertueuses - vertueuses - étaient obéissantes à leur mari". Ce n'est pas la parole de l'imam, dit l'imam, mais la parole d'Allah. Bon, entre nous, on est en train d'écouter la parole de l'imam, mais supposons-lui l'honnêteté de "croire" qu'il répète et non interprète la parole du supposé Allah, ce grand Manitou, qui ne dit rien, mais qui sait tout. Ne rigolez pas, chrétiens et juifs, vous avez le même !

L'imam nous enseigne que "la femme vertueuse (celle que l'on ne lapide pas, en tout cas pas tout de suite) ne sort qu'avec la permission de son mari. A la base, sa place est à la demeure". Et le soir venu, quand son mari est revenu, s'il a des envies de ceci-cela, elle doit le satisfaire sans lui servir le prétexte de la migraine, de la fatigue ou quelque autre lubie aussi bien féminine que satanique, ce qui, faisant cela, ferait que "le mari, il craque et elle ouvrirait une porte de Charron". L'enfer, quoi. "Les anges maudissant" cette bourrique "pendant toute la nuit si elle se refuse à son mari sans raison valable". Ceci n'étant toujours pas la parole de l'imam, mais la parole du prophète Ali.

La femme ne doit pas non plus taper un petit billet ou prélever quelques menues piécettes de l'artiche de Monsieur sans avoir préalablement demandé (par écrit et dans le nombre d'exemplaires exigé par icelui), au risque de "provoquer des tremblements de terre dans la maison". On peut penser qu'ici le poète somnolent au cœur de notre imam immaculé lui inspire une image pour illustrer la grosse engueulade au sein du couple.

La femme vertueuse n'est pas non plus cette gourdasse pendue au téléphone en train de se plaindre des fantaisies sexuelles exigées par son mari auprès de ses amies, ce qui salit l'honneur du charmant époux qui lui a fait ci, lui a fait ça... "Même si c'est vrai, préserve l'honneur de ton mari", insiste l'imam propret en invoquant une fois de plus la parole d'un prophète décédé.

Voilà le sort des femmes scellé. Un projet de vie. Une feuille de route en quelque sorte. Un vade-mecum pour parler comme au Vatican.

Ne nous moquons pas de l'imam, de son prophète barbu et de son dieu imaginaire qui a imaginé son image semblable en tous points à celle de l'homme, ni du musulman qui accepte ces préceptes comme parole d'évangile. Car le chrétien a aussi son prophète barbu, tout comme l'israélite a le sien. Ni Moïse ni Jésus ne peuvent s'imaginer glabres, le blaireau à la main et le rasoir Bic de l'autre. Quant à les imaginer du genre femelle...

La femme est très affaire de religion. Et la religion a longtemps beaucoup interféré par le truchement de l'autorité masculine dans les pratiques civiles. Il n'est pas si éloigné le temps où, en France, les femmes devaient avoir l'autorisation de leur époux pour disposer d'un compte en banque, ou pour travailler (hormis en temps de guerre où l'Etat leur en donnait expressément la recommandation). Chez les adorateurs d'un corps crucifié rédempteur et tout le bazar (j'ignore ce qu'il en est chez les Juifs, mais j'imagine que c'est du même tonneau) le mariage religieux consacrait la vie de l'épouse à la soumission totale et exclusive de son mari. L'amour, le désir et le partage des corps alanguis se voyaient remplacés par le devoir conjugal, ce qui entre nous est bien pratique et nous évite de longues et fastidieuses discussions, qui de toute façon se seraient terminées par la beigne et le viol.

Bédame, c'est la loi du plus fort ! Appelons donc devoir conjugal le viol légal, c'est plus poli et demande moins d'efforts.

Enfin, disons-le, la femme vertueuse et obéissante évite à son mari de se transformer en un être odieux et violent, une bête assoiffée de stupre, ce qui convenons-en nuirait à son honneur. Quelques larmes peuvent en constituer la rançon, mais est-ce si dramatique ? Après tout, ce n'est pas lui qui les verse.

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