Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Ils ont voté, et puis après...

Publié le par François

Tout va bien, dormez en paix, braves gens.
En voyant quasiment vide la salle où devaient se réunir les fâcheux pour applaudir leur guide, je me suis dit qu'il allait se passer un gros coup de Trafalgar. Pas plus confiant que ça dans le vote des Français, je m'imaginais que des hordes de nationalistes s'étaient donné rendez-vous au quatre coins de la capitale pour défiler en masse le long des avenues avant d'acclamer leur leader proclamant la révolution nationale, comme il en avait menacé la France, à mots dissimulés, il y a de ça plusieurs années.
A 19 heures 30, les commentateurs s'en faisaient l'écho, il se passait quelque chose de pas ordinaire, Le Pen déjà en retard, décidait de décaler son départ du Paquebot. Probablement, il adaptait son intervention. Il n'allait tout de même pas être élu du premier coup!
Etrange, les commentateurs affichaient un bon sourire, surtout celui de la ravissante Elise Lucet. Pas de militant attendant le chef suprême, le menhir est lourd à déplacer … La bonne blague, c'était qu'il ne réunissait qu'à peine plus de  10%. Mains propres, tête haute, mais la queue entre les jambes.
20 heures. Les premières estimations nous apprennent le classement.
Sarkozy – Royal – Bayrou. Tout va bien, dormez en paix, braves gens.
Tout le monde est content, moins d'abstention qu'à l'habitude, participation monstre. On attend les réactions de tous les candidats et surtout des vainqueurs.
Il ne faut pas attendre longtemps pour que quelques cadres du PS draguent en direct le troisième homme, et que dans le même temps, quelques cadres de l'UMP s'en émeuvent et en fasse autant. La danse continue.
France 2 scénarise à mort les trajets en voiture. Celui de Le Pen d'abord, mais surtout celui de Sarkozy, tel un Chirac vainqueur du second tour. Ils le voient déjà en place, ou je me trompe?
Et puis vient le temps des discours. Brillant dans l'expression, Sarkozy, il veut réunir. Il parle ouvriers, salariés, débat d'idées dans le respect de chacun. On pourrait croire qu'il est sincère et fair-play. Il ne parle pas de l'environnement, il ne parle pas de ses amis puissants chefs d'entreprises cotées très haut à la Bourse et de ses amis très influents dans les médias.
Plus tard, celui de Ségolène. Son débit lent et haché, aux phrases tombantes, m'épuise. Elle donne l'impression de peiner à lire son discours. Est-ce un défaut de talent d'orateur ou une volonté de se faire comprendre par le plus grand nombre, une sorte de nivellement du message politique.
Immédiatement, il se trouve un journaliste sur plateau pour demander à François Hollande de s'expliquer sur son "air inquiet". Enterrement de première classe en direct et en une phrase. Mais le premier secrétaire du PS n'est pas un nigaud et arrive à rebondir. A l'UMP on a sans doute repéré la petite perfidie du commentateur, peut-être sera-t-on reconnaissant.
A l'UDF, on a le sourire. Ça biche au centre droit. Bayrou ne sera pas président, mais il est l'élu. Les deux prétendants ont, pour son électorat, les yeux de Chimène.
Viendra vite l'heure des négociations fines et fructueuses.
Tout va bien, dormez en paix, braves gens.
Il ne faut néanmoins pas oublier que chacun des finalistes a signé le pacte écologique de Nicolas Hulot, promis un grand ministère d'Etat, un premier Ministre bis, à l'influence considérable…

Le sereno passe :
"Tout va bien, dormez en paix, braves gens".

 
Commenter cet article