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Ménage urgent

Publié le par L'ours

Autant vous le dire, je suis de mauvais poil. On me trahit. On me fait passer pour une petite ordure et je n'aime pas cela. J'étais ébahi, rempli d'espoir pour l'humanité, heureux d'observer qu'un peuple opprimé pouvait se dresser contre son dictateur. J'étais fier de constater que les valeurs portées par ceux qui nous ont construit, philosophes des Lumières, abolitionnistes de l'esclavage, républicains anticléricaux, amoureux de la liberté, de la paix entre les hommes et de l'amitié entre les nations. Certes, le colonialisme n'a pas été abattu immédiatement, dont des bribes perdurent, l'égalité entre hommes et femmes a pris le temps avant d'être proclamée, et qui reste perfectible, mais nous étions sur la voie du progrès, en dépit des intérêts des potentats économiques ou politiques.

La Tunisie s'affranchit de Ben Ali, qui se voulait président perpétuel. La rue excédée, qui en était privée, a pris la parole ; le peuple muselé a haussé le ton, la rue s'est animée, le peuple a pris son destin en mains.

Nous, moi, la France, amie de la Tunisie, ne devions réagir que par la liesse et l'admiration. Nous ne devions que témoigner notre soutien avec la bienveillance que l'on manifeste d'ordinaire à un nouveau-né, à cette émancipation tellement en accord avec nos valeurs fondamentales.

Mais non. Notre ministre des Affaires étrangères, raide comme l'injustice, se carillonnant amie de la Tunisie, tambourine en mère-tape-dur. Amie de la Tunisie, elle lui propose l'excellence de nos forces de maintien de l'ordre. Marâtre amorale offrant un martinet au jeune couple de tout nouveaux parents. Fée maléfique penchée sur le berceau, promettant boucle et ceinturon au bambin en l'assurant de sa tendresse. Folcoche !

Quant à son maître, « trop respectueux pour s'ingérer dans les affaires d'un pays ami », comme tant d'autres, n'aura d'autre empressement qu'à tenter de faire volte-face. Quel mauvais joueur ! Il a parié sur le mauvais cheval et va essayer de récupérer sa mise. Excès de confiance dans le pouvoir de sa caste.

Pour durer, pour avoir l'air, il va falloir sacrifier la vieille inclination pour l'ancien président de Tunisie et claironner son indéfectible sympathie pour une Tunisie libérée, pour le peuple tunisien, tant qu'on y est, plus c'est gros, plus ça passe. Et mettre à la disposition de la justice tunisienne l'état de la fortune que l'abominable famille a pu abriter de ce côté-ci de la Méditerranée. On rentre dans le rang et on garde le front haut ! Fermez le ban !

En attendant, pour qui passons-nous, nous autres, tandis que nos représentants se fourvoient ? Attention, pas d'assimilation. Nick the First et sa cliquetaille, Alliot-Marie et sa raidure, c'est pas nous. Ne mélangeons pas tout.

S'ils parlent en notre nom, leurs mots ne sortent pas de nos bouches, ni de nos cœurs.

Je sais, je sais, comme beaucoup de Français, je suis désordre. Range mal mes affaires. Laisse aller. Les saloperies s'accumulent. Faudrait faire du ménage !

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C
<br /> <br /> Ne fais surtout le ménage ni dans tes idées, ni dans tes écrits !<br /> <br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Je devrais faire le ménage dans ma tête. Bises.<br /> <br /> <br /> <br />