Gréviste de chez Carrefour, tu n'es qu'une défaitiste
Je te le dis tout net, sans prendre de chemin détourné, gréviste de chez Carrefour, tu n'es qu'une défaitiste ! Une mauvaise citoyenne, prête à répandre l'opprobre sur notre cher bon vieux pays.
Cher, surtout, me diras-tu, sarcastique, exhibant tes quelque huit cents quarante euros, montant de ton salaire pour 30 heures de travail.
Mais, on ne cesse de te le répéter, on ne travaille pas que 30 heures par semaine ! Il faut travailler plus, tu gagneras plus. Feignasse, gros cul ! Et tu te plains de n'avoir que des tickets restaurant de 3,05 euros, tu voudrais plus, combien ?
– 4,50 ?
– Euros ? Tu es folle ! Tu penses pouvoir te payer des gueuletons chez Marc Veyrat avec un euro et demi de plus par ticket restaurant, au risque de mettre en péril l'entreprise qui te nourrit ?
Ces pauvres sont insensés. Et on s'étonnera, après cela, de l'émergence des déclinologues dans le paysage médiatico-économique ou économico-médiatique. Sale engeance de mauvais salariés, vous trompez nos meilleurs économistes, le fleuron des analystes, par votre pessimisme permanent, vos figures de carême et vos jérémiades de mères de famille famélique, à vomir vos petits ressentiments de frustrées névrosées, toujours dans un registre négatif. Il faut po-si-ti-ver, chez Carrefour, on po-si-tive.
Tes gosses ont la dalle ? Mais, aussi, pourquoi en as-tu fait autant ? Je vais te donner un conseil, et c'est gratuit, tu ne me taxeras pas de radinerie : qu'ils s'occupent, qu'ils prennent un petit boulot. L'oisiveté exacerbe la faim, s'ils ont les mains et l'esprit (pour eux, c'est pareil) occupés, ils y penseront moins.
Et la preuve que tout ne va pas si mal : selon une étude de Hay Group publiée lundi 28 janvier, les patrons des grandes sociétés françaises arrivent en tête du classement des dirigeants les mieux payés d'Europe. Leur rémunération annuelle atteint presque 6 millions d'euros en moyenne, en tenant compte des actions, stock-options, bonus... Certes, c'est moins qu'aux Etats-Unis, il faut encore travailler plus.
Si c'est pas une bonne nouvelle, ça ! Voilà ce qui se passe, quand on libère la croissance, quand la caissière n'est pas une grosse vache pleurnicharde, qu'elle sourit au client et qu'elle ne rechigne pas à rester sur son siège au lieu d'aller s'empiffrer avec des tickets restaurant – payés par l'entreprise – à 3,05 euros.
Mais, ça, la solidarité, vous, les pauvres, n'en avez cure. Pauvre France.
Mais, on ne cesse de te le répéter, on ne travaille pas que 30 heures par semaine ! Il faut travailler plus, tu gagneras plus. Feignasse, gros cul ! Et tu te plains de n'avoir que des tickets restaurant de 3,05 euros, tu voudrais plus, combien ?
– 4,50 ?
– Euros ? Tu es folle ! Tu penses pouvoir te payer des gueuletons chez Marc Veyrat avec un euro et demi de plus par ticket restaurant, au risque de mettre en péril l'entreprise qui te nourrit ?
Ces pauvres sont insensés. Et on s'étonnera, après cela, de l'émergence des déclinologues dans le paysage médiatico-économique ou économico-médiatique. Sale engeance de mauvais salariés, vous trompez nos meilleurs économistes, le fleuron des analystes, par votre pessimisme permanent, vos figures de carême et vos jérémiades de mères de famille famélique, à vomir vos petits ressentiments de frustrées névrosées, toujours dans un registre négatif. Il faut po-si-ti-ver, chez Carrefour, on po-si-tive.
Tes gosses ont la dalle ? Mais, aussi, pourquoi en as-tu fait autant ? Je vais te donner un conseil, et c'est gratuit, tu ne me taxeras pas de radinerie : qu'ils s'occupent, qu'ils prennent un petit boulot. L'oisiveté exacerbe la faim, s'ils ont les mains et l'esprit (pour eux, c'est pareil) occupés, ils y penseront moins.
Et la preuve que tout ne va pas si mal : selon une étude de Hay Group publiée lundi 28 janvier, les patrons des grandes sociétés françaises arrivent en tête du classement des dirigeants les mieux payés d'Europe. Leur rémunération annuelle atteint presque 6 millions d'euros en moyenne, en tenant compte des actions, stock-options, bonus... Certes, c'est moins qu'aux Etats-Unis, il faut encore travailler plus.
Si c'est pas une bonne nouvelle, ça ! Voilà ce qui se passe, quand on libère la croissance, quand la caissière n'est pas une grosse vache pleurnicharde, qu'elle sourit au client et qu'elle ne rechigne pas à rester sur son siège au lieu d'aller s'empiffrer avec des tickets restaurant – payés par l'entreprise – à 3,05 euros.
Mais, ça, la solidarité, vous, les pauvres, n'en avez cure. Pauvre France.
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