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Funérailles planétaires

Publié le par L'ours

De la bondieuserie et du clinquant. Comme si affirmer que l'on aime dieu, ainsi que l'a fait la fille du pasteur Martin Luther King, procurait une vertu suffisante pour rendre un être humain irréprochable. Comme si avoir vendu des millions de disques et rempli des milliers de salles de spectacle nécessitait un hommage du tout people.

Une charge émotionnelle parfois sincère et parfois à blanc, à fleur de surface, parfois même exploitée pour en faire rejaillir sur soi-même quelques éclaboussures de célébrité. Une mise en scène à l'américaine. There no business like show business. Des messages d'amour de respect et des chansons. Une petite fille en pleurs, de grands talents de la musique noire américaine et une grande blonde enjouée de paraître sur scène, oubliant à travers son sourire élatant que le macchabée gisait dans sa boîte quelques mètres plus bas, tel était l'hommage rendu à Michael Jackson en mondiovision.

Certes le parcours de l'artiste avait quelque chose d'exceptionnel, tout comme son talent et son acharnement à toucher à la perfection dans son travail, tout comme ses névroses ses lubies et ses phobies. Mais que fut-il pour qu'ait eu lieu l'organisation un tel désordre émotionnel. Oserait-on le comparer à Ghandi, Martin Luther King, Nelson Mandela ? Qu'apporta son œuvre à l'humanité ? Un divertissement hors du commun peut-être. Les pauvres humains affligés, emprisonnés, torturés se consolaient-ils de leurs souffrances par des trémoussements salvateurs ou en entamant un pas de moonwalk entre deux gémissements ? Trouva-t-on dans ses textes une poésie à même de bouleverser l'âme humaine, de sublimer la vie des simples mortels à sa seule lecture ?

Parmi les commentaires ô combien nombreux sur l'une des ô combien nombreuses chaînes diffusant tout ou partie de l'événement, celui-ci affirmait qu'il avait réussi à faire accepter les noirs par les blancs en réunissant les deux couleurs de peaux sur la même musique. Peut-être bien. Peut-être bien également que le rêve de Bambi était de ne plus être noir, puisqu'il se faisait blanchir l'épiderme.

Cet autre a réussi a placer l'assurance de son "amitié" avec le chanteur et son rôle d'entremetteur avec notre rocker nationalo-helvète, qu'il avait réussi a faire chanter ces deux géants ensemble à son gigantesque anniversaire de roi du tee-shirt. Je crois me souvenir qu'il avait révélé dans l'émision de Ruquier, qu'il s'était payé pour la circonstance la venue de Michael Jackson. Les amitiés tarifées sont tellement plus belles.

Et comment oublier le déluge de critiques assassines qu'il a essuyé de la part même de ceux qui lui rendaient hommage hier soir, dans les médias entre autres.

Au milieu de cette scène monumentale, le cercueil, noyé sous les fleurs paraissait bien petit, comme si son désir de ne pas abandonner une enfance qu'il n'avait pas réellement vécue et qu'il tentait de se recréer dans son royaume de Neverland se concrétisait enfin. La cérémonie spectacle s'achevait sur le délire de We are the world, we are the children, que les bons vivants de la réalisation ont cru bon d'illustrer par tous les symboles des religions en cours. Mélange de profane et de sacré.

Comme si être le "roi de la pop" élevait au rang de demi-dieu.

Manquerait plus qu'il ressucite !

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