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Duhamel, suspendu pour Bayrouisme

Publié le par François

Ah l'hypocrisie de notre époque. La présidence des chaînes du service public a suspendu Alain Duhamel parce qu'il a évoqué lors d'une conférence à Sciences Po il y a déjà plusieurs mois, son affection à François Bayrou (et l'assurance de son vote) devant de jeunes militants UDF.
Une vidéo a été diffusée sur Internet, dès lors, la chose devenait publique et donc inacceptable.
Méfiez-vous, vous êtes filmé ! Tout ce que vous avez pu dire hier, sera retenu contre vous ce soir, ou demain, ou dans vingt ans.
Je ne porte pas particulièrement Alain Duhamel dans mon cœur, pas plus que Bayrou, d'ailleurs. Il m'est même arrivé, tout en lui reconnaissant de grandes qualités d'interviewer, de penser qu'un peu de renouvellement dans les débats politiques sur France 2 ne ferait pas de mal, mais le procès qu'on lui fait me semble inique et quand je dis "qu'on"... C'est ça ! Vous m'avez compris.
Car enfin, Duhamel, s'il a publiquement pris position – à Sciences Po, on connaît plus fréquenté par l'électorat moyen – et devant des militants UDF de surcroît, il ne l'a pas fait, que je sache, lors d'une émission. On invoque la présomption d'innocence pour moins que ça!
On pourrait tout autant plaider pour cette présomption de respect de la déontologie de Béatrice Schönberg et Marie Drucker compagnes de ministres du gouvernement.
Que l'on prouve qu'ils ont favorisé "leurs" candidats, et la polémique pourra prendre corps. Et que dire, alors des journalistes, amis de personnalités soutenant un candidat? Doivent-ils se mettre en réserve également?
En revanche, il ne serait pas illégitime de se poser quelques questions quant à ce que l'on nomme "équité" dans l'audiovisuel français. Par exemple, deux heures de questions à Sarkozy (ou à Royal) égalent deux heures de questions à Le Pen, Buffet, de Villiers et Besancenot.
Certes, équité n'est pas égalité. Mais allons-nous élire un quart de président? Devons-nous jauger le prochain président sur une portion de projet, une bribe de programme?
Que n'élisons nous pas nous-même le président du CSA et celui de France Télévisions !
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