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Gardien de la paix, disions-nous ?

Publié le par François

Jadis, il y a encore peu, les agents de police avaient des gants et des bâtons blancs, ils "faisaient" la circulation, comme on dit. Les enfants traversaient dans les clous, certains leur faisaient la bise. On les appelait les gardiens de la paix. Ils protégeaient la veuve et l'orphelin, aidaient les vieux, et à l'occasion les ivrognes.
Modernisme aidant, les gardiens de la paix se sont mués en forces de l'ordre. Plus personne ne fait la circulation, les automobilistes se débrouillent seuls dans leurs embouteillages aux carrefours. Mais la police est là, qui les attend, bien cachée, auprès d'un radar savamment dissimulé.
Faut faire du chiffre.
La veuve et l'orphelin, victimes de violences, sont invités dans un premier temps à déposer une main courante, ce qui évite de faire monter les statistiques de violence aux personnes, tandis qu'on ratisse large et à répétition, dans le contrôle d'identité de banlieusards basanés et de putes de boulevard dont on connaît pratiquement par cœur la fiche d'état civil.
Faut faire du chiffre.
Les vieux pour le peu qu'ils n'aient pas de papiers sont débusqués à la sortie de l'école où ils allaient paisiblement chercher les petits enfants, sans souci aucun d'humanité*, sans se poser la question de l'impact que cela peut avoir sur un enfant de maternelle de voir arrêter son "pépé". Un immigré de moins, c'est bon, ça.
Faut faire du chiffre.
Quand aux ivrognes, des histoires récentes ont mis en lumière qu'on ne les embêtait pas à condition qu'ils titubent à proximité d'une rivière. Quand on lutte contre le vice, là encore, faut faire du chiffre.

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J'entendais l'autre matin, un responsable syndical s'indigner contre la comparaison faite entre la police de Vichy qui raflait les Juifs et ceux qui étaient venus arrêter ce grand-père "sans papiers" à la sortie de l'école. Il a raison, le bougre de trouver la comparaison scandaleuse. Comment comparer l'arrestation de Juifs, coupables d'être juifs, avec celle d'un étranger coupable d'être étranger.
Il s'indigne! Quelqu'un a parlé de dignité?
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