Si je pouvais faire sa fête à mon voisin...
Allez, peuple aimé, qui ne réclame que du pain et des jeux, on te gâte, on te choie, on organise ta petite vie avant que tu ne crèves comme une vieille baudruche.
Les mois chauds sont l'idéal pour ça. Une petite fête de la Saint-Jean, tu t'y brûleras les poils des jambes en traversant un feu de joie, une petite fête de la musique, tu t'y esquinteras les tympans en même temps que ceux de tes voisins, un 14 juillet pour célébrer la révolution française, tu t'y brûleras les poils des jambes et t'esquinteras les tympans en lançant des pétards.
Mais avant ces réjouissances, n'oublie pas de faire connaissance avec les autres abrutis qui meublent ta cour, ta résidence, ton HLM. Ceux que tu regardes en coin, ceux qui font du bruit et des saletés, qui ont des amis envahissants, ou ceux qui te reprochent tout ça.
Car, le 29 mai, outre le fait que tu seras bientôt en retard pour ta déclaration d'impôt, ce sera la fête des voisins. Ces cons.
Ils viendront partager, dans les parties communes ou chez toi, ou chez eux, un saucisson médiocre, une sangria anémique ou une piquette chaude et pas chère, une terrine de légumes sur laquelle il faudra s'extasier, une salade au tofu... Tu réclameras des harengs pommes de terre à l'huile, et tous feront la grimace.
Leur conversation sera navrante. Les bobos resteront entre bobos et les beaufs entre beaufs.
Parmi tes voisins, il y aura un sarkozyste, un anti-tabac, un anti-alcoolique, peut-être même un qui a du mal à se remettre de la défaite de Royal. Ils feront bonne figure. Zéro défaut. En fin de soirée, chacun se rappellera l'autre. Il dira à celui qui partage sa vie : "Quel con, ce Bernard".
Ils ne t'ont pas choisi, tu ne les as pas choisis, faut vivre avec, mais on n'est pas obligé de se faire des mamours à date fixe. D'autant que tu t'appelles Bernard.
Bien sûr, ce genre de manifestation peut paraître bon enfant, conviviale, ça peut rompre la solitude. D'ailleurs, les solitaires, en général, se retrouvent isolés dans un coin de la cour, parce qu'ils ont perdu l'habitude de discuter avec les autres et qu'ils ne suscitent pas l'intérêt vu les efforts qu'il faut faire pour parler avec eux.
De toutes façons, je ne suis pas libre le 29 mai. Et je voudrais vivre sans voisins, en bordure de forêt. J'offrirai des miettes de pain aux petits oiseaux, et je chanterais avec eux.
Les mois chauds sont l'idéal pour ça. Une petite fête de la Saint-Jean, tu t'y brûleras les poils des jambes en traversant un feu de joie, une petite fête de la musique, tu t'y esquinteras les tympans en même temps que ceux de tes voisins, un 14 juillet pour célébrer la révolution française, tu t'y brûleras les poils des jambes et t'esquinteras les tympans en lançant des pétards.
Mais avant ces réjouissances, n'oublie pas de faire connaissance avec les autres abrutis qui meublent ta cour, ta résidence, ton HLM. Ceux que tu regardes en coin, ceux qui font du bruit et des saletés, qui ont des amis envahissants, ou ceux qui te reprochent tout ça.
Car, le 29 mai, outre le fait que tu seras bientôt en retard pour ta déclaration d'impôt, ce sera la fête des voisins. Ces cons.
Ils viendront partager, dans les parties communes ou chez toi, ou chez eux, un saucisson médiocre, une sangria anémique ou une piquette chaude et pas chère, une terrine de légumes sur laquelle il faudra s'extasier, une salade au tofu... Tu réclameras des harengs pommes de terre à l'huile, et tous feront la grimace.
Leur conversation sera navrante. Les bobos resteront entre bobos et les beaufs entre beaufs.
Parmi tes voisins, il y aura un sarkozyste, un anti-tabac, un anti-alcoolique, peut-être même un qui a du mal à se remettre de la défaite de Royal. Ils feront bonne figure. Zéro défaut. En fin de soirée, chacun se rappellera l'autre. Il dira à celui qui partage sa vie : "Quel con, ce Bernard".
Ils ne t'ont pas choisi, tu ne les as pas choisis, faut vivre avec, mais on n'est pas obligé de se faire des mamours à date fixe. D'autant que tu t'appelles Bernard.
Bien sûr, ce genre de manifestation peut paraître bon enfant, conviviale, ça peut rompre la solitude. D'ailleurs, les solitaires, en général, se retrouvent isolés dans un coin de la cour, parce qu'ils ont perdu l'habitude de discuter avec les autres et qu'ils ne suscitent pas l'intérêt vu les efforts qu'il faut faire pour parler avec eux.
De toutes façons, je ne suis pas libre le 29 mai. Et je voudrais vivre sans voisins, en bordure de forêt. J'offrirai des miettes de pain aux petits oiseaux, et je chanterais avec eux.
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