Bip bip Yeah !
Je ne connaîtrais pas Franck Perrolle si je ne connaissais pas sa maman. Et ç'eût été dommage.
De même, je n'aurais jamais eu vent de Mam'zelle Bip, qui chante avec lui. C'eût également été regrettable.
Ces deux-là ne passent jamais à la radio. Ils remplaceraient pourtant, avec profit pour nos oreilles, certains lanceurs de scies dont on ne s'apaise que par le silence.
Tel est le sort de jeunes artistes. Faut-il l'écrire en Anglais pour que les programmateurs réalisent qu'il se trouve à deux pas de chez eux de véritables talents qui sortent de l'ordinaire.
Damned, my science of this language is so heavily charged with a French accent ! Ils ne passent pas à la radio et c'est donc la maman de Franck qui m'a donné leur disque.
Frank Perrolle gratte de ses vingt doigts une guitare qui résonne fort bien. Familièrement, on dirait qu'il n'est pas manchot du manche, mais à propos de musique on ne voit pas l'aspect graveleux
de la formule. Mam'zelle Bip, quant à elle pose sa jolie voix sur des rythmes jazzy, funky, des balades. Elle renoue avec la grande tradition de la chanson qui parle d'amour. De l'amour déçu, du
cœur griffé ou transpercé, blessé ou comblé. Elle chante une femme dans ses états d'amour, et ses états d'âme. Une femme de notre époque remuée par des sentiments vieux comme le monde.
La voix et le phrasé de Mam'zelle Bip (aurait-elle fait une école de jazz ?) s'accordent merveilleusement bien à la guitare qui fait tout le reste de l'orchestration. Grande performance musicale
que ce guitare-voix. Ça swingue dans la douceur. C'est ce qui séduit à la première écoute. On peut réellement parler ici, avec cette guitare, de charpente musicale.
Et tant mieux si la demeure est bien habitée.