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Travail au noir

Publié le par L'ours

France Telecom, administration pénitentiaire, police nationale, SNCF, Pôle emploi, et combien d'autres sociétés ou filiales de groupes étrangers... Il devient de plus en plus malsain de travailler. Malsain et dangereux. Bientôt le salarié devra exiger une prime de risque à chaque embauche, à moins que les employeurs ne lui fassent signer une décharge de responsabilité dans son suicide futur.

Que l'on prenne le problème par n'importe quel bout, il est abherrant. Comme si un dérèglement grippait une machine censée être bien huilée, une gigantesque machine qui se transformerait en un abominable enchevêtrement de roues et d'engrenages qui dévorerait ceux qui servent à son fonctionnement en les métamorphosant en pièces mécaniques, et au mépris de l'usure.

Un horizon tout gris, un tunnel dont l'issue, même si l'on pense avoir la chance de l'apercevoir, ne vous paraît pas plus réjouissante que le boyau dont on désespère de sortir.

Comme un enfermement inconfortable que l'on pensait provisoire qui se commue petit à petit en réclusion à perpétuité.

Comme une remise de peine pour bonne conduite dont le mécanisme aurait été inversé par de toxiques cerveaux, qui ajouterait les années au lieu de les retrancher.

Comme le voyage forcé vers un maelstrom terrifiant et inéluctable tournant interminablement mais sûrement autour d'un gouffre insondable.

D'où vient-il ce dérèglement ? Quel est le nom de cette maladie dont le monde du travail semble touché ? Qui en est responsable ? En quoi la chose est-elle nouvelle, sinon qu'elle s'étend au secteur tertiaire, aux cols gris et à certains cols blancs.

Que l'on prenne le problème par n'importe quel bout, il est aberrant.

Aberrant parce que le travail ne devrait pas mener au désespoir. A l'ennui, au sentiment d'inutilité, à la dépersonnalisation. Le travail ne devrait pas dévaluer l'homme.

L'absence de travail non plus, d'ailleurs. Le travail ne devrait pas oublier l'homme.

L'homme devrait maîtriser le système et non pas en être le jouet.

 

A tous ceux qui souffrent du travail (ou de son absence) : restez debout et ne parlez pas aux machines !

 

 

 

Commenter cet article
C
<br /> Pour moi, ancienne sage-femme, le mot "travail" évoque surtout l'accouchement. Dans ce cas, il est relié au mouvement, à la mise en oeuvre d'un processus physique qui concourt à un résultat :<br /> donner vie.<br /> <br /> <br />
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C
<br /> Et moi qui croyais que "Arbeit hält Gesund" ! On m'aurait menti ?<br /> <br /> <br />
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L
<br /> Rien faire c'est la conserver ajoutait Henri Salvador.<br /> Que de vertus on a attribué au travail. Le summum du cynisme ayant été atteint avec l'accueillant "Arbeit Macht Frei" (le travail rend libre) du camp d'extermination d'Auschwitz.<br /> L'étymologie de ce mot en dit long, de l'outil de torture "tripalium", le travail a été jusqu'au milieu du XIIIe siècle lié à la peine que l'on se donne, la fatigue, le tourment et les efforts<br /> endurés dans une activité, à commencer par le "traval d'enfans" douleurs de l'accouchement pour englober ceux de  l'activité artisanale et professionnelle et enfin désigner le résultat de<br /> l'activité elle-même dès la deuxième moitié du XIVe siècle.<br /> A "le travail c'est la santé" (Arbeit hält Gesund), Henri Salvador qui savait s'économiser avait donc bien raison d'adjoindre "Rien faire, c'est la conserver"<br /> Dans ma rubrique "Dans l'oreille de l'ours", vous trouverez un joli florilège – non exhaustif" de la glorification de la paresse, ce qui est une façon de se venger de la peine, des efforts et de la<br /> fatigue.<br /> Allez, bonne sieste !<br /> <br /> <br />