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Une France de m...

Publié le par François

En 1987, dans l'émission de Michel Polac, Droit de réponse, Cabu traitait de la privatisation de TF1 auprès de la maison Bouygues, chantiers en tous genres. Il appuyait son gros index là où ça fait mal - le "mieux-disant" culturel à la sauce capitaliste - et commentait ainsi l'avenir de la chaîne : "Une maison de maçon, un pont de maçon, une télé de m...". La chose valut la suppression de l'émission.
TF1 va bien, merci, le mieux-disant culturel aussi, puisque dans notre société la culture c'est l'argent. La preuve en est, Johnny Halliday, ancienne victime du fisc s'apprête à revenir inonder la France de sa magistrale mission culturelle.

L'élection qui vient de porter Nicolas Sarkozy au plus haut poste politique du pays nous contraint à la vigilance. Puisque "qui se ressemble, s'assemble", qui s'assemble doit bien finir par se ressembler ! Le peuple va bien devoir se trouver en accord avec son président, du moins en adéquation.

Dès lors que la suspicion a priorité sur tout autre sentiment humain à l'égard d'autrui, comment en serait-il autrement envers le nouveau président, son futur gouvernement et ses amis de toujours. Dans le discours de celui-là, un demandeur d'emploi est a priori suspect de paresse, de parasitisme, de profiteur d'un système d'assistanat. Un jeune, particulièrement dans les quartiers populaires, est a priori désigné comme délinquant, dont il faut contrôler l'identité et les mouvements. Un fonctionnaire, n'est a priori que l'occupant d'un poste surnuméraire dont il faut veiller à ce qu'il ne grève pas le budget de l'Etat, comprenez qu'il ne convient pas de renouveler.

Dorénavant, Sarkozy sera a priori suspect !

Comment ne pas se demander, à le voir ainsi en permanence entouré de policiers nationaux et autres gardes du corps, si le monsieur ne souffre pas d'une légère tendance à la paranoïa. Aurait-il un gène le prédisposant au sentiment de persécution ?

Comment ne pas se demander, à écouter son beau discours de dimanche soir dans lequel il parle de tout sauf de justice et de la Justice, si cette dernière ne sera pas muselée ou à la botte, si des dispositifs législatifs ne seront pas mis en place pour expurger le passé de certains grands prévaricateurs, préserver les "brigrands" du quartier VIP des geôles.

Comment ne pas se demander, connaissant ses amis, si les médias lui garantiront l'impartialité, un regard critique et une analyse de ses faits, de ses dires, et leurs conséquences à court, moyen et long termes.

Enfin, puisque Nicolas Sarkozy a été appelé à jouer un rôle majeur dans les cinq prochaines années - nous l'avons élu, il a le droit de disposer de son mandat - notre devoir est de veiller à ce que ce rôle ne soit celui d'Arturo UI ou de Père Ubu.
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