Ingrid Betancourt, le grand manitou, sa femme, et de saintes culottes

Ainsi, elle a été libérée par ses geôliers de la jungle colombienne, Ingrid Betancourt. L'exploit revient à Uribe et notre pauvre Nick the First n'a pu tirer aucun marron du feu. Ingratitude des étrangers ! Pimpante, qu'elle nous est apparue alors qu'on s'attendait à la voir décharnée, scrofuleuse, abattue, à l'article de la mort. La dernière photo que nous avions vue d'elle avait suscité tant de compassion. Elle ressemblait à une mater dolorosa. On aurait cru voir Sainte Blandine attendant que le lion ait de l'appétit.
Sitôt interrogée, l'ex otage s'est mise à remercier Dieu et la Vierge pour sa libération.
On remercie toujours le grand manitou en cas de coup dur qui se termine bien pour soi. Ça doit faire joli dans le tableau. En revanche on ne le fustige pas du coup dur infligé, ça ne se fait pas, ce serait incongru.
L'arithmétique cul bénit c'est : 100 000 morts moins un égal un miracle.
Mais que les futurs affligés se rassurent, quels que soient leurs maux, Manitou les soutient, Manitou les secourt. Une association de femmes du Michigan, de ferventes paroissiennes, ont confectionné de leurs petits doigts immaculés des sous-vêtements adaptés aux blessés de guerre portant prothèse du bas du corps. Elles souhaiteraient que leur production soit bénie dimanche prochain. Ce serait bien le diable si Manitou n'accèdait pas à leur prière.