Gagner moins pour gagner plus

Lundi de Pentecôte, jour férié non chômé.

"Merci à ce bon Monsieur Raffarin", chevrottent les braves pauvres vieux qui, sensibles aux dommages infligés par le temps, se fragilisent du ciboulot et croient aux fadaises poitevines.

N'avez-vous jamais imaginé, ô lecteurs insatiables, attentifs, passionnés des Carnets de l'Ours, je ne peux, à ce stade du billet, qu'ouvrir une parenthèse pour avouer la jouissance éprouvée à me vautrer dans la vanité qu'engendre votre gourmande fidélité, n'avez-vous jamais songé par un trait de génie à une équation, dont notre monde est friande, qui surprendrait par sa fulgurance impromptue les foules silencieuses, aux bouches bées, ignorantes de la durée de vie de leur mutisme causé par l'admiration que leur a suscité la simplicité de l'axiome :

Gagner moins pour gagner plus.

Le slogan fait immédiatement référence, mais en creux, à celui tant usité de : "Travailler plus pour gagner plus".

Gagner moins... pour... gagner plus !

Alleluia, Hosannah, Eurèka, Youpi, qu'importe la religion, toute manifestation est bonne, qui vénère le génie.

La grâce vient de vous toucher, mes frères. La lumière est clarté, la clarté vous illumine. Je sais, ça ne veut rien dire, mais ça fait bien dans le paysage, comme une pyramide au milieu du désert, ça habille.

Il fallait juste y songer pour y penser :

Gagner moins pour gagner plus.

Les tenants de la décroissance entendront dans ce résumé programmatique "Gagner moins pour vivre mieux", ils rétorqueront que le concept n'est pas neuf, qu'il se répand doucement dans la société, que... Je les arrêterai in petto. Il n'est pas question, ici, de décroissance, mais d'une refonte de notre système bien plus accessible et plus rapidement applicable.

Mais oui. Il suffit que nos patrons gagnent moins pour que nous gagnions plus.

Et du coup, il se pourrait bien que l'on vive mieux.