Hey Ho - Canto !
En 1910, Michael Banks a semé la panique dans l'une des plus sérieuses et austères banques de Londres.
Comment ? En récupérant ses deux pence dans la main avide du banquier qui s'en était saisi. « Rendez-moi mes deux pence », s'écria bruyamment l'enfant – Michael n'était âgé que d'à
peine une dizaine d'années – alertés par les cris, les clients de la banque s'en alarmèrent, et s'empressèrent de faire de même au guichet. De toutes parts affluèrent les Londoniens qui voulaient
retirer leur argent de la banque. S'ensuivit la panique avec la faillite pour la noble, sérieuse et austère banque de la City à l'horizon.
Cette fable, car c'en est une, a été portée à l'écran en 1964 par Walt Disney. Le roman dont le film s'inspirait était de Pamela Lydon Travers et s'appelait Mary Poppins (1934).
En 2010. Les états européens, qui depuis des décennies empruntent en creusant leurs déficits subissent la crise économique. Les banques ont investi, les banques ont spéculé, les banques spéculent
sur la dette des états, et les banques doivent être soutenues. Les banques font la pluie et le beau temps, nul pouvoir politique ne parvient à les canaliser.
Les agences de notation qui estiment les capacités des états à rembourser leurs dettes aident les spéculateurs dans leur épreuve à savoir : indiquer au vautour le cadavre à dépecer. L'Union
européenne est contrainte de renflouer les pays désignés sous peine d'exploser. Ce qui laisserait autant de proies faciles à dépiécer. Belle manne que l'Europe, le robinet est ouvert.
Chômage, pauvreté, démantèlement ou assèchement des services publics augmentent à mesure que la richesse d'une infime minorité ne cesse de croître, le tout s'accompagnant de la montée des
extrêmes, d'un fort vent de xénophobie, et de politiques sécuritaires. Le XXIe siècle se vit à deux vitesses et a pour principe premier l'iniquité.
Il n’est pas de sauveur suprême, ni Dieu, ni César, ni tribun, qui descendra de son piédestal et prendra au mot ses belles paroles prononcées flamberge au vent sur la moralisation du
capitalisme.
Le salut commun viendra de cette idée d'Eric Cantona, cette idée qu'avait instinctivement eue Michael Banks. L'ancien footballeur devenu comédien, engagé dans la lutte contre la pauvreté, parle
dans une interview d'une révolution sans arme, sans qu'il soit nécessaire de verser le sang, et qui consiste à retirer son argent de la banque, à vider son compte.
La guerre économique fait rage et des millions de victimes ? Le nerf de la guerre est l'argent ? Privons les banques d'argent.Et comme le dit la pub pour une banque en ligne : « Arrêtez de banquer ! ».
L'interview :